Les projets d'amendements proposent plusieurs mesures concernant les campagnes électorales. Ils incluent notamment des changements relatifs aux campagnes électorales menées sur Internet, précisant que les médias doivent garantir des conditions non discriminatoires et non biaisées pour les candidats, les partis (alliances de partis) participant aux élections lorsqu'ils mènent une campagne gratuite ou payante (article 20, paragraphe 1). Ces mesures sont conformes aux normes internationales, y compris l'obligation d'assurer l'égalité des chances pour les différentes forces politiques et l'obligation d'assurer les conditions d'un environnement de campagne équitable,37 et doivent être saluées. Cela dit, il n'est pas clair si les nouvelles règles s'appliquent à tous les médias en ligne ou seulement à ceux qui opèrent également dans les médias traditionnels. Bien qu'il n'y ait pas d'approche convenue concernant la campagne sur les médias sociaux et que les Etats aient des droits souverains pour réglementer le fonctionnement des plateformes sociales et la conduite en ligne de leurs campagnes électorales, la Commission de Venise et le BIDDH rappellent l'obligation générale des États de garantir l'égalité des chances dans les campagnes électorales et le traitement équitable des candidats. Ils recommandent de clarifier davantage la réglementation de toutes les plateformes sociales, notamment en définissant plus précisément quelles plateformes relèvent de l'article 20.1, dans un souci de sécurité juridique.38 En outre, lors des entretiens à Erevan, les rapporteurs ont été informés qu'il n'existe actuellement aucun organisme public compétent pour contrôler le respect des (nouvelles) règles relatives à la campagne en ligne. Selon la Commission de Venise et le BIDDH, ces règles ne peuvent être efficaces que si un contrôle indépendant, par un organisme public doté de moyens adéquats, est mis en place.